Les dispositifs de financement de l’innovation profitent-ils à la France ? 1

Les dispositifs de financement de l’innovation profitent-ils à la France ?

L’innovation est définie dans le Manuel d’Oslo de l’OCDE sous quatre formes principales :

  • Innovation de produits, de biens ou de services ;
  • Innovation de procédé, de méthode de production ou de distribution ;
  • Innovation de commercialisation ;
  • Innovation d’organisation au sein de l’entreprise ou dans les relations extérieures.

L’innovation ne concerne pas seulement les PME ou Startups de la haute technologie ou des secteurs de pointe mais également les PME ou sociétés industrielles ou de services. Ceci nous est démontré par l’émergence des Fintechs notamment qui ont su révolutionner les pratiques financières et bancaires.

Mais qui dit innovation dit besoin en financement. En effet, que ce soit des startups ou des PME, l’innovation nécessite du temps et des moyens (financiers, humains et technologiques).

Quels sont ces dispositifs et répondent-ils aux besoins des entrepreneurs qui veulent innover ?

Les dispositifs de financement de l’innovation

Plusieurs dispositifs existent dorénavant pour financer l’innovation en France. La création du label French Tech et les dispositifs d’accompagnement montrent la volonté claire et nette de favoriser l’innovation au sein de toute entreprise.

Vous pouvez trouver les détails dans un précédent article (https://goo.gl/duVLVp), mais pour résumer voici les différents dispositifs qui vous permettront de financer votre innovation :

  • Financement publics : Crédit Impôt Recherche, Crédit Impôt Innovation, Statut JEI, Bourse French Tech, dispositifs de soutien à l’innovation de Bpi France (ADI, FIS, Prêt Croissance, etc.), Fonds Européens (H2020, Feder, Fse, etc.), Fonds régionaux
  • Financement privé : Prêt Bancaire, Private Equity, Corporate Venture, Love Money, Crowdfunding, Crowdlending

Outre les dispositifs de financement, de nombreuses structures se développent ou existent depuis assez longtemps pour accompagner les entreprises (associations, cabinets de conseils, incubateurs ou les CCI).

Cependant, ces dispositifs, bien qu’ils existent, sont-ils accessibles et répondent-ils aux besoins des entreprises qui souhaitent innover ? Quels retours sur investissements pour les pouvoirs publics et investisseurs privés ?

Les défaillances du financement de l’innovation

Le tableau de bord de l’innovation publié par l’OCDE montre que la France soutien fortement la recherche fondamentale et appliquée mais peu le développement expérimental. Ce qui veut dire qu’elle préfère financer les phases les moins rentables de l’innovation !

En résultats, les investissements des entreprises ou encore les incitations fiscales ne portent pas leurs fruits car il y a très peu d’exportations de biens ou services à forte intensité de croissance.

Pour garantir la viabilité du modèle français de soutien à l’innovation, les acteurs du financement de l’innovation (publics et privés) doivent se concentrer sur les phases les plus rentables des projets d’innovations. Ceci nous permettra  d’augmenter à termes les performances du modèle français.

Le système bancaire traditionnel français reste encore inadapté au financement de l’innovation. En effet, l’innovation est un processus long et peu contrôlable. Les banques souhaitent des garanties de remboursement de leur prêt, que les jeunes entreprises n’arrivent souvent pas à prouver. De plus, le système bancaire français n’est pas doté d’outils lui permettant d’exercer un monitoring technologique des entreprises qu’il finance.

Quel rôle pour qui afin d’y remédier ?

Il faut alors repenser les établissement de liens entre les acteurs de financement de l’innovation et les acteurs de l’innovation. Certaines mesures selon les acteurs devient alors une nécessité (liste non exhaustive et à compléter de façon collaborative) :

  • Les banques doivent établir de meilleures relations avec les emprunteurs pour connaitre leur environnement et les accompagner dans leur développement ;
  • Les Business Angels ou investisseurs doivent prendre plus de risque en investissant des montants moyens de l’ordre du million (0.4 M€ aujourd’hui) et surtout accompagner l’entreprise à laquelle il est dorénavant associé (le financement seul ne suffit pas)
  • Les pouvoirs publics doivent favoriser le transfert de la recherche publique vers le privé en incitant la création de partenariats entre laboratoires et entreprises. Par ailleurs, il faut également inciter les profils académiques qui développent la connaissance à entreprendre et donc transférer la connaissance par la création d’entreprises.

Le défi de l’innovation à la française est donc un sujet sur lequel l’ensemble des acteurs publics et privés doivent continuer à se pencher pour avoir un retour sur investissement performant. Il y a du travail à faire, seule la collaboration nous permettra de réussir !

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