Renforcer le modèle French Tech : le rôle des accélérateurs
« La marque French Tech doit être reconnue dans le monde entier » et « notre ambition est de créer un écosystème favorable aux start-ups et les soutenir à l’international » avait lancé David Monteau, directeur de la French Tech, en novembre 2014.
L’initiative publique transformée en label, créée fin 2013 sous le patronage de Fleur Pellerin, secrétaire d’Etat au numérique devenue entrepreneuse depuis, s’est-elle imposée dans l’écosystème entrepreneurial français et international depuis ?
Il est certain que ces initiatives ont permis l’émergence de nombreuses structures favorisant l’entrepreneuriat, l’innovation, l’accélération et l’ascension des startups françaises. Nous observons de plus en plus d’incubateurs, des espaces de co-working, des accélérateurs, de nombreuses conférences et des festivals (Bpi Innogénération ou Viva Tech entre autres).
Les plateformes de crowdfunding, l’augmentation du nombre d’investisseurs privés et institutionnels et les actions de Bpi France sont autant de facteurs qui contribuent à ce mouvement. Même s’il faut noter que selon le rapport du Conseil d’Analyse Economique, la banque publique d’investissement est devenue un guichet unique pour les entrepreneurs, au point de rendre l’écosystème du capital-risque dépendant de sa stratégie, et donc plus ou moins défaillant.
La France cherche donc sa place, au niveau mondial, de startup nation mais peine encore à attirer des startups étrangères.
Ce problème peut s’expliquer par deux causes majeures qui sont l’insuffisance et la non-reconnaissance mondiale des accélérateurs français qui sont (ou qui doivent être) les premiers à entrer en contact avec les startups à fort potentiel qui souhaitent s’exporter.
Certes, nous avons quelques exemples français d’accélérateurs qui essaient depuis un moment de se faire une place dans l’écosystème mondial (Eura Technologies, Numa, The Family ou encore Station F). Cependant, la demande des startups françaises étant déjà fort considérable, ces structures peinent encore à aller recruter à l’étranger.
De plus, leur réseau international ne permet que faiblement l’exportation des startups françaises, ce qui permettrait d’accélérer la promotion du modèle French Tech.
Cette exportation est d’autant plus nécessaire que face à une concurrence internationale croissante et surtout l’impact du numérique sur les sociétés, les startups françaises ne peuvent plus se permettre de viser le marché national uniquement et terminer en bon PME de second rang.
En conclusion, pour être considéré comme startup nation, les structures d’accélérateurs françaises doivent mener une stratégie à long terme et investir pour redorer le blason du label French Tech.